Faut-il nécessairement être dépressive pour être lucide?
Comme n'importe quelle maîtresse très amoureuse de l'homme qu'elle fréquente, mon humeur est pour le moins ... changeante.
Il m'arrive parfois d'avoir de sacrées crises de larmes en me rappelant qu'il n'y a aucun avenir pour nous deux. On ne le dira jamais assez : même si il est normal qu'elle paye sa part de la facture et sans vouloir me faire passer pour une sainte martyr, la maîtresse souffre aussi bien souvent de la situation et son statut n'est pas à envier.
Mais bon ... Je me dis que la vie continue; que dans mon cas c'est une relation à "durée déterminée" si l'on peut dire, puisque je mets les voiles dans quelques mois à la fin de mes études. Alors autant essayer de ne pas se prendre la tête, de vivre au présent et de ne pas penser au futur puisqu'il n'y en a pas.
"Tu ne souhaites pas cette rupture", qu'on m'a dit. Merci Captain Obvious ... Evidemment que je ne la souhaite pas! Mais je sais qu'elle arrivera. Je serai obligée de partir puisque je n'ai aucune chance de trouver du boulot là où je suis actuellement.
"Tu te voiles la face"... Okay, je me trompe peut être en voyant ce futur départ comme la "solution" et en espérant qu'un éloignement géographique règlera définitivement le problème. Mais je me plais à croire que ce ne sera pas seulement une souffrance mais aussi un soulagement.
Mais est ce que je me fais plus d'illusions que celles qui attendent depuis des mois voire des années que ces messieurs quittent leur femme pour elles?
Quand j'arrive de temps en temps à dédramatiser et Ô miracle à sourire, il faut que je me prenne en pleine tronche des remarques du genre "Ne rêve pas", "tu te fais des illusions", tu te mens" ... Au point que je me demande ce que signifie échanger avec des "gens dans le même cas". Est ce que c'est se comprendre et s'épauler ou se maintenir les uns les autres dans la déprime? J'aimerais comprendre...
Je suis la première à dire que nous ne sommes pas des robots et que ça fait du bien de craquer de temps en temps. Mais entre lâcher du leste et se victimiser non-stop, il y a de la marge!!
Oui je souffre de la situation, oui ça m'arrache le coeur de savoir que c'est fini avant d'avoir commencé, oui ça m'arrive de craquer! Mais qu'on me laisse profiter à fond des moments que je peux passer avec lui; qu'on me laisse savourer le peu que j'ai plutôt que me morfondre sur ce que je n'ai pas et n'aurai jamais; qu'on arrête de me rabâcher que je dois me sentir malheureuse!! Pour une fois que j'y parviens, qu'on me laisse voir le verre à moitié plein plutôt que totalement vide!!
Et surtout, qu'on ne vienne pas me (re)dire que je me mets des oeillères!!
