Nos "corvées" ou comment tout a commencé
Lui et moi nous connaissons depuis un petit moment, mais ce n'est qu'après un an que nous avons commencé à nous rapprocher. Celà dit, moi je craquais depuis des mois. Je l'avais toujours trouvé rassurant, drôle et doué d'un charme fou, quoi qu'il en dise.
Il m'a donc proposé de se retrouver autour d'un café. J'ai accepté. Bon, j'ai dû prendre un calmant avant de venir, mais j'ai accepté... J'étais à la fois morte de trouille et euphorique. Nous avons pris un café ensemble, on a discuté pendant une petite heure en échangeant les vannes et les taquineries; qualifiant "d'incommensurable corvée" ce petit moment passé tous les deux.
Moi qui suis d'un naturel méfiant, je me suis sentie à l'aise relativement vite face à lui. J'ai eu l'impression que c'était quelqu'un avec qui je pourrais rire mais aussi parler sérieusement si besoin était. Les gens qui m'inspirent confiance aussi vite sont tellement rares ...
Au moment de nous séparer, il a refusé net de me laisser payer ma part, cet espèce de saligaud! Moi qui grince déjà des dents quand on m'avance un bête ticket de métro ... Un chocolat chaud c'est pas le bout du monde, me direz-vous. Mais quand même. J'ai horreur qu'on dépense de l'argent pour moi. Le fait de devoir quelque chose à quelqu'un me fait grimper au plafond!
"-Même pas dans vos rêves! lançai-je en le voyant sortir son porte feuille.
-C'est ce qu'on va voir, répliqua-t-il avec un de ces sourires qui me faisaient fondre.
-Je vous dois un café! Vous ne vous en tirerez pas comme ça! Vous signez pour une autre corvée!"
Disais-je celà uniquement parce que je ne supportais pas l'idée qu'il paye pour moi ou était-ce aussi une manière détournée de lui dire que je voulais le revoir? Je vous laisse deviner ...
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Une nouvelle "corvée café" s'imposait donc. Non seulement je devais régler mon énoooooorme dette; mais en plus, horreur parmi les horreurs, je devais me farcir la compagnie de l'homme qui me faisait craquer. Il fallait absolument que je trouve des sacs à vomi!
Quelques semaines plus tard, nous avons remis ça. Toujours dans le même café, assis à la même table. Bon, ça faisait un peu "réchauffé" mais tant pis... Même chose. Nous avons passé notre temps à nous taquiner, nous lancer vacherie sur vacherie. Des vacheries dont nous ne pensions pas un mot et que nous nous balancions à la figure avec la banane jusqu'aux oreilles.
Nous avons parlé de ce que nous aimions dans la vie, de nos passe-temps, nos projets etc. J'étais peu bavarde, comme d'habitude. J'avais l'impression d'être mortellement ennuyeuse. Lui ne partageait manifestement pas mon opinion puisqu'il m'a de nouveau interdit de payer, s'engageant pour une corvée supplémentaire.
"-Vous vous foutez de moi ou quoi?
-Pas du tout, pour une fois. Ne sois pas gênée, ça me fait plaisir.
-Je vous dois deux cafés."
Le soir, en consultant ma boîte mail, je trouvais un message de lui. "Ne t'en fais pas pour le café, ça me fait vraiment plaisir de t'inviter. Et c'est aussi sûrement pour réitérer notre corvée préférée ;-) "
J'en suis venue à la conclusion que ma compagnie ne lui était pas désagréable...